samedi 8 mars 2008

Première vraie journée de travail

Après avoir rencontré hier Tristan et Alban, de Blog Trotters.fr, me voici ce soir de retour de ma première vraie journée de "travail", si on peut appeler ça ainsi.
Avec notre guide-chauffeur Munarbek et son frère Nurbek (scientifique écologiste), nous avons tout d'abord rejoins la ville de Kara-Balta, à une soixantaine de kilomètres à l'ouest de Bishkek. Jusqu'en 1991 et la chute du bloc soviétique, la moitié de la ville était interdite d'accès. C'est dans cette zone que nous sommes allés "visiter" un dépot de déchets radioactifs, toujours en activité, a quelques centaines de mètres des habitations. Aucune barrière n'y interdit l'accès (elles ont été récupérées pour être vendues ou réutilisées par les habitants), et les panneaux signalant la présence de danger radioactif sont très rares : n'ont en avons vu qu'un seul, sur le chemin du retour. D'après Nurbek, qui a déjà effectué des mesures dans cette région, nous a informé que le taux de radiations de la zone ou nous étions variait entre 100 et 1500 micro-roetgen par heure. C'est la raison pour laquelle nous ne sommes pas restés très longtemps sur les lieux. Pour avoir une idée, le taux naturel normal de radioactivité est de plus ou moins 17 mR/h, et ce taux devient dangereux pour la santé à partir de 60 mR/h. Au milieu du dépot, le taux monte même jusqu'à 3000 mR/h. Ce qui m'a frappé, c'est l'absence totale d'information sur les lieux, et de barrières ou de clôtures pour en limiter l'accès.

Après celà, nous sommes retournés sur Bishkek, jeter un oeil à la déchetterie centrale de la ville. Les terrains vagues entourant la déchetterie (qui s'étant sur une surface assez impressionnante) ont été interdits, notamment pour des raisons d'hygiène évidentes. Des centaines de personnes ont donc profité de ces terrains à moindre coût pour y venir construire leur habitation. Certains travaillent également dans les ordures pour y récupérer ce qui peut être revendu, comme le métal par exemple. Le problème ici est que la ville a mis au point un système de ramassage des déchets, mais sans en gérer ni organiser le traitement. Là aussi la visite a été un peu écourtée, certains locaux ne voyant pas d'un très bon œil nos appareils photos et caméras. Sur le chemin du retour nous avons traversés une micro-ville, composée uniquement de containers, improvisés en magasins, cafés ou habitations. On y trouve de tout et n'importe quoi. Cette ville dans la ville regorge de clans et de réseaux mafieux.

Demain je laisserai Tristan et Alban qui rejoindront une équipe de scientifiques de l'O.S.C.E., en vue de la conférence internationale qui aura lieu à Bishkek (bishkek2008.org) De mon côté je commence à préparer une sortie de plusieurs jours à Maili-Suu, à 8h de voiture au sud-est de Bishkek, près de la frontière ouzbek. J'avoue qu'après avoir vu cette décharge, les familles qui vivent à quelques mètres des montagnes d'ordures, et les hommes qui y récupèrent ce qu'ils peuvent, je ne cache pas que j'essayerai d'y retourner (accompagné bien sûr!), pour vraiment comprendre ce qu'il s'y passe, et mesurer dans quelles conditions vivent reelement toutes ces personnes.
Retrouvez les 2 videos de cette journee sur le site de BlogTrotters :

Dans l'immédiat je vais prendre une bonne douche et me reposer un peu...

1 commentaire:

Unknown a dit…

Bonjour
Je viens de voir les 2 vidéos (avec le son...), c'est assez moche tout ça...on dirait un mauvais reportage...ceux qu'on a pas envie de regarder...

Je te souhaite bien du courage, en espérant avoir des nouvelles vite !

MylOo